Quelles sont les modifications locales dues à la ménopause ?
Quand on le sou¬haite, c'est tout à fait possible. Mais ce grand charivari hormonal n'a-t-il pas des répercussions intimes bien précises? Si, évidemment. Vous savez que, à cette période de votre vie, les estrogènes sont manquants, ou en très petite quantité, et que la progestérone est devenue inexistante. D'un point de vue strictement physiologique, les conséquences au niveau des muqueuses sont indéniables : la lubrification vaginale demande plus de temps ; la sécré¬tion est moins abondante; la paroi vaginale diminue en souplesse et en expan¬sivité ; l'orgasme peut alors devenir moins « tonique » (les muscles étant moins puissants).
Toutes ces modifications sont logiques et normales, puisque nous avons vu combien la vulve et le vagin étaient pour leur part tributaires de l'impré¬gnation hormonale, mais il faut savoir aussi qu'elles sont réversibles, dans la mesure où il existe une thérapeutique substitutive hormonale susceptible de rendre immédiatement à l'appareil génital féminin ses caractères anté¬rieurs. Nous soulignons à ce propos que ces traitements sont extrêmement simples et toujours efficaces.
Sans traitement, comment avoir des rapports sexuels satisfaisants ?
Combien de femmes subissent, sans rien oser dire, des rapports sexuels douloureux qui, petit à petit, les détournent de l'acte sexuel, et du parte¬naire ! Leur vagin est devenu sec et fragile, transformant les plaisirs d'amour en une pénible épreuve. Cependant, elles hésitent à confier à leur méde¬cin leurs soucis, ce en quoi elles ont tort.
L'atrophie de l'appareil génital d'accueil (la vulve et le vagin) est une chose normale et banale, due à la carence hormonale qu'entraîne la méno¬pause. Des traitements simples peuvent garder aux muqueuses vaginales et vulvaires une relative souplesse. Ils sont prescrits sous forme d'ovules locaux ou de crèmes contenant de petites doses d'estrogènes. Ces ovules contiennent en outre parfois des bacilles de Döderlein qui vien¬nent réensemencer le vagin. Il faut savoir en effet que les bacilles de Döder¬lein ont eux aussi pratiquement disparu du « paysage » sexuel, privant le vagin de son acidité, et le livrant dans huit cas sur dix à des infections latentes et désagréables pour le confort intime. Ces traitements locaux ont l'avan¬tage de ne pas passer (ou peu) dans la circulation et de pouvoir être admi¬nistrés même aux femmes pour qui se pose un problème de contre-indication aux estrogènes. Ils sont à conseiller dans tous les cas de dyspareunie (dou¬leurs pendant les rapports) mais ils restent tout à fait insuffi¬sants par rapport à l'efficacité du traitement général.