J'ai décidé de vous amuser en vous rappelant l'origine de nos vieux instincts. N'en doutons plus, notre sexualité est devenue très différente de celle des autres animaux de cette planète.
Bien sûr nous sommes toujours, les uns et les autres, animés des mêmes pulsions irrésistibles qui nous poussent à nous accoupler encore et toujours. Nous avons constamment faim, soif... envie de faire l'amour : nul doute que si ces principales pulsions primaires n'existaient pas avec leurs récompenses exquises à la clé, nous aurions depuis fort longtemps oublié de les pratiquer avec les conséquences néfastes pour l'espèce que vous pouvez imaginer. Ceci explique sans doute les comportements sensiblement différents qui animent les hommes et les femmes lorsqu'il s'agit d'aborder l'amour physique. Le "mâle des cavernes", le "Sieur Cro-Magnon", parce qu'il doit absolument féconder un nombre maximum de "Dames Cro-Magnon" avant de mourir (on meurt tôt à cette époque) développe un appétit sexuel sans discernement, une libido "brute de décoffrage": tout ce qui est féminin lui convient et son désir est quotidiennement prompt à s'allumer. De plus, il peut assumer physiquement la fécondation de très nombreuses femmes sans mettre - et ceci est fondamental - son propre corps en péril : ce n'est pas lui qui aura en charge les grossesses induites. À cette époque, ces fringales sexuelles rustiques sont les bienvenues pour le genre humain : elles sont de nature à compenser la mortalité effroyable des femmes en couches et de leurs bébés.
C'est la raison qui explique qu'aujourd'hui tout homme qui conserverait encore peu ou prou ses vieux instincts cro-magnonesques, serait encore capable - si ce n'étaient les codes sociaux et éthiques en vigueur - de ressentir un désir impérieux suivi d'un rapprochement quasi instantané avec une femme dont quelques secondes auparavant ... il ne connaissait encore ni le nom, ni la voix ! Le principe du système programmé est "d'arroser" le plus largement possible : malgré l'adversité générale de Dame Nature, il en restera bien quelque chose ! Je pense évidemment à ces calamars en transes sexuelles qui arrosent leurs femelles de milliards d'oeufs dont seuls quelques-uns donneront finalement naissance à des petits ! À ces tortues de mer aussi qui pondent des milliers d'oeufs dont quelques-uns seulement, ayant échappé aux aléas de la vie, deviendront des tortues adultes.
Voilà sans doute aussi pourquoi la plupart des femmes ont une sexualité beaucoup plus subtile, moins brutale, moins urgente dans son désir immédiat d'aboutir. Pourquoi aussi elle est plus riche et plus affective : elle ne se passe pas dans l'urgence ! En effet, pourquoi "se presser", se contorsionner, s'agiter ainsi, pourquoi tant d'impatience ? Les femmes ont le temps : elles ne peuvent être enceintes au plus qu'une fois par an ! Tandis que les hommes peuvent théoriquement féconder plusieurs femmes par jour! Voici donc nos instincts de base mutuels à l'état brut, tels qu'ils nous ont été légués par nos très sympathiques ancêtres.
Parce que nous sommes des êtres humains et non des bêtes, nous avons peu à peu changé les codes et les règles de nos rapprochements amoureux nous faisons très rarement l'amour pour faire des bébés et la monogamie (qui eut été tristement fatale à notre espèce auparavant) s'impose aujourd'hui comme le meilleur système égalitaire. Nous avons aussi enfin accepté l'idée qui parut longtemps saugrenue que les femmes puissent revendiquer un plaisir sexuel tout aussi enthousiasmant que celui de leurs compagnons.
OUF! Les hommes aujourd'hui ne sont plus des calamars !