Les faits
Le vagin et ses parois ne sont plus capables de produire de lubrification suffisante pour permettre un rapport sexuel harmonieux.
Ce symptôme est souvent tardif et survient habituellement (lorsqu'il existe) dans les mois qui suivent l'installation définitive de la ménopause.
Vous êtes 1 femme sur 4 à vous en plaindre (parmi celles ayant encore une activité sexuelle). Cette absence de lubrification provoque une gêne plus ou moins importante lors des rapports sexuels dont la qualité se détériore, au point que certaines d'entre vous vivent « un véritable calvaire » lors de ces rapports.
Certaines d'entre vous décident d'ailleurs, dans ce moment, de refuser tout rapprochement amoureux.
Celles qui persistent vivent souvent douleurs, inconfort, brûlures, coupures superficielles de la peau de la vulve, petits saignements... L'accès au plaisir sexuel est en général compromis (mais pas toujours).
Les causes
La lubrification vaginale est assurée par une sorte de « transpiration » réflexe des parois du vagin lors du désir sexuel. Le col de l'utérus participe, lui aussi, de cette « mouillure » grâce â la sécrétion de ce que l'on appelle la « glaire cervicale ».
Il existe aussi des glandes lubrificatrices, les glandes de Bartholin, et celles de Skene : leur implication dans la responsabilité de la lubrification vaginale est bien moindre que celle assurée par les parois du vagin.
Parois vaginales, glaire cervicale, glandes lubrificatrices sont sous l'influence directe des hormones estrogènes : en leur absence, le col devient « sec », les parois vaginales s'atrophient et deviennent incapables de fabriquer de la lubrification, les glandes de Bartholin et de Skene s'assèchent.
Sans estrogènes, la vulve elle-même (grandes et petites lèvres) peut commencer de s'atrophier.
La sécheresse vaginale, lorsqu'elle n'est pas résolue par un traitement efficace, est de nature à interdire toute idée de désir ou de plaisir.
Les traitements
C'est le THS à bonne dose estrogénique qui redonne vie et souplesse aux muqueuses vaginales.
Cet effet est rapide : quelques semaines suffisent en général dès lors que la quantité d'estrogènes prescrite est à bon niveau. La restitution est alors à l'identique de ce qui préexistait avant la ménopause.
En l'absence de traitement hormonal - ou même l'accompagnant s'il s'avère insuffisant - on peut utiliser des moyens locaux qui consistent à administrer des estrogènes au contact des parois vaginales .Ces médicaments sont prescrits à raison de deux ou trois fois par semaine à placer au fond du vagin, le soir au coucher.
Il existe un produit « hydratant », non hormonal, qui peut vous rendre de bons services : le Replens®, à placer trois fois par semaine au fond du vagin le matin.
L'utilisation de lubrifiants vaginaux à mettre en place avant le rapport sexuel est efficace même si, à lui tout seul, il ne peut représenter une solution idéale .
Ce qu'il faut retenir
Il s'agit d'un symptôme très gênant dont l'impact négatif sur la vie conjugale est évident. Il vous interdit désormais l'accès au plaisir, et suscite aussi chez le conjoint des incompréhensions, dans la mesure où il interprète votre changement d'attitude comme de la frigidité, un manque d'affection ou le "début de la vieillesse".
Il convient de ne pas confondre la sécheresse vaginale avec le rétré¬cissement vaginal, phénomène qui intervient lorsqu'une femme, quel que soit son âge, n'a pas eu de rapports sexuels pendant long¬temps. Il ne s'agit pas là d'atrophie, mais d'un changement des dimensions du vagin parfaitement réversible lors de la reprise des rapports sexuels. Les femmes souffrant de sécheresse vaginale qui commencent un traitement hormonal efficace doivent connaître la possibilité de ce rétrécissement vaginal dans la mesure où elles s'étaient parfois détournées depuis longtemps de toute activité sexuelle. Le vagin reprend ses dimensions normales dès lors qu'un certain nombre de rapports sexuels a eu lieu.
Mais lubrification vaginale retrouvée ne signifie pas forcément plaisir et désir retrouvés : il faut compter aussi sur les éventuels conflits conjugaux, les difficultés de la vie, les préoccupations qui, pendant la ménopause, assaillent nombre d'entre vous. Dans le même ordre d'idées, celles qui connaissaient une sexualité de piètre qualité avant toute détérioration hormonale ne trouveront aucune amélioration à l'adoption d'un THS.
Enfin, certaines femmes, malgré une lubrification vaginale retrouvée, se plaignent d'une disparition totale de leur libido. Si cette disparition coïncide avec la ménopause (et ne lui préexistait pas depuis longtemps, voire depuis toujours) on évoque ici un éventuel besoin d'hormones mâles dont la prescription est délicate.