30% de chimiothérapies pourraient être évitées !
Vous avez dit « Signatures génomiques » ?
Leur ambition : optimiser les plans thérapeutiques des cancers du sein. Plans qui pèchent souvent par une escalade thérapeutique, faute de données pronostic plus précises. Un constat constant : la décision de chimiothérapie est constamment très inflationniste.
Oh ! Non pas pour faire plaisir à l'industrie pharmaceutique, ni pour nourrir les chimiothérapeutes, mais tout simplement en raison de l'impossibilité que nous avons (avions) de distinguer, parmi les petites tumeurs RH+, celles qui vont réellement bénéficier de cette thérapeutique. Ainsi, on estime que - dans ce contexte (petites tumeurs N+ ou N0) - sur 100 chimiothérapies, seules 5 au maximum (!) vont réellement diminuer le risque de récidive et que 95 d'entre elles seront… tout à fait inutiles !
Or ces « signatures » nous livrent maintenant certaines des données manquantes : c'est comme un puzzle complexe qui peu à peu prend forme.
L'idée de trouver d'autres marqueurs de pronostic a donc fait son chemin : on a repéré les « gènes » qui, au sein des noyaux cellulaires d'une tumeur de sein donnée, codent pour l'invasion, la prolifération, les estrogènes, HER2,…
Ce sont les fameux tests de signatures génomiques : Oncotype DX®, Mammaprint®, MapQuant ®.
Ainsi, Oncotype DX® est capable dès à présent de faire échapper à la chimiothérapie 30% des femmes auxquelles on l'aurait conseillée sans le test : l'ère des « traitements sur mesure » tant espérés par les femmes concernées est ouverte.
Oui mais…notre Sécurité Sociale ne rembourse pas actuellement les 3180€ d'un Oncotype DX®, à moins d'en avoir les moyens ou d'aller faire les « yeux doux » à son banquier…. alors que ce test - validé aux Etats Unis par les puissantes ASCO et le NCCN et reconnu CLIA - y est remboursé et prescrit pour près de 60% des cancers du sein ! Plus : les calculs prévisionnels faits en France montrent que la dépense faite pour financer par exemple Oncotype DX ® serait largement équilibrée par les chimiothérapies évitées !
Nul doute que cet édito puisse susciter des sentiments d'incompréhension, d'injustices et de révolte.
Les résistances au changement céderont : elles le feront sous notre impulsion, nous, les médecins des femmes et…bien sur sous celle des femmes.
Notre société aspire à plus de justice sociale ?
Voici ici l'occasion de passer à la pratique !
Liste d'intérêt : Genomic Health