Cela avait pourtant bien commencé pour cette génération bénie des Dieux de l’Amour : “Il est interdit d’interdire”, avaient clamé nombre de nos quinquas d’aujourd’hui dans les rues de Paris et d’ailleurs. Et de se libérer sans compter — comme il se doit — dans une “nouvelle sexualité” : “Je te plais, tu me plais et bien qu’attendons-nous : faisons-nous plaisir”. ...
Terminées les tergiversations du passé : on allait se faire son expérience "vite fait" sans attendre les sacro-saints liens du mariage. Et les femmes avaient très vite fait comprendre aux hommes qu'elles avaient elles aussi un plaisir à la chose et qu'il faudrait certainement voir à voir si le monsieur se trouvait par trop incompétent !
Quant aux homosexuel (le) s, ils (elles) avaient enfin, eux (elles) aussi, l'opportunité de sortir de leurs ghettos et de revendiquer leur droit d'existence et la reconnaissance sociale.
Et tout cela en toute liberté, en toute spontanéité : le préservatif faisait à cette époque figure de technique barbare et d'un autre temps : les gonocoques et autres Chlamydiae ne faisaient pas vraiment peur aux kamikazes du sexe !
Pilules et stérilets vinrent à point remplacer condoms et autres diaphragmes poussiéreux en donnant aux couples les moyens de leurs sexualités. Et puis, comme on le sait… PATATRAC ! Le sida est venu brouiller les cartes et autoriser un retour en arrière aussi bien des idéologies ("on vous l'avait bien dit que le sexe en liberté, cela ne pouvait pas ne pas être mal !") que des techniques "in vivo" de l'amour proprement dites : le préservatif se refit alors une digne santé imprévisible et put revendiquer la quasi-exclusivité des pratiques raisonnables. Catastrophe alors pour nos BABY BOOMERS masculins !
Les voici dès lors empêtrés dans l'usage du condom et bien moins habiles dans l'art de les mettre que leurs jeunes challengers de 18 ans ! Quant aux femmes, elles tremblent alors de l'infidélité potentielle de leurs partenaires et de leurs éventuelles incartades extraconjugales. Alors aujourd'hui, où en sont-ils, où en sont-elles question sexe, ceux et celles qui ont tout inventé sur leur route, depuis la pilule jusqu'au traitement hormonal de la ménopause en passant par la péridurale ? Pas si mal merci !
Car les érections défaillantes des uns ont généralement trouvé depuis quelques années leurs solutions avec les médicaments oraux des difficultés érectiles et autres injections intracaverneuses : notre soixante-huitard peut toujours grâce à eux, s'il le désire, arborer une verge efficace !
Quant aux femmes, finies les sécheresses vaginales et pertes tant consternantes que gênantes de leur libido : le traitement hormonal est venu donner la clé magique de ces symptômes "indignes" de cette génération. Oui, c'est grâce à nous — les médecins — que la génération du baby boom PEUT ENCORE TRACER SA ROUTE SEXUELLE !
Finalement la médecine, si largement critiquée et diabolisée ces derniers temps, peut être fière d'elle : les sexagénaires (et plus âgés encore) peuvent encore grâce à nous pratiquer dignement une des activités les plus positives de la vie.